feuille de pommes de terre atteinte de mildiou

Mildiou : nos conseils pour savoir comment le prévenir, le reconnaître et le traiter

Le mildiou : l’ennemi numéro 1 de la pomme de terre

Le mildiou (Phytophthora infestans) est historiquement responsable de nombreuses famines (notamment en France) et est indirectement lié à l’exode massif des irlandais en Amérique, au cours du XIXe siècle. De nos jours, la découverte de traitements préventifs a permis de limiter son impact sur les rendements. Néanmoins, cette maladie peut encore faire des ravages. Apprenez à la reconnaître pour mieux la prévenir et la traiter.

 

Fiche d’identité du mildiou

Nom scientifique : Phytophthora infestans
Synonymes : Botrytis infestans Mont. (1845), Peronospora infestans (Mont.) de Bary (1863)
Nom commun : Mildiou
Type : Champignon
Période : Fin de printemps, été, voire automne
Conditions d’apparition : Chaleur et humidité
Organes touchés : Feuilles, fruits, tubercules
Autres végétaux sensibles : Vigne (Plasmopara viticola), tomate

 

Reconnaître les symptômes de Phytophthora infestans

Les premiers organes touchés par le mildiou sont les feuilles. On peut alors observer des taches brunâtres à noires et à la texture humide. Elles peuvent s’étendre sur plusieurs centimètres et finissent par migrer vers le pétiole, puis la tige, entraînant la mort de la plante.

Lors de la fructification du mycélium, un champignon blanc à l’aspect poudreux apparaît sur la face inférieure de la feuille (attention à ne pas le confondre avec l’oïdium).

En cas de contamination importante et de pluies prolongées, le mildiou peut se propager vers les tubercules, provoquant une pourriture brune principalement au moment de la conservation de vos pommes de terre.

 

Comment se propage le mildiou ?

Les principaux facteurs de propagation sont la pluie et le vent, qui favorisent la dissémination des spores.

Que ce soit au jardin ou au potager, la proximité des plants facilite également la transmission du mildiou d’une plante à l’autre.

Enfin, les spores du mildiou ont la faculté de survivre dans le sol. Ils peuvent ainsi contaminer de nouveaux plants des années après.

Mieux vaut prévenir que guérir

Cet adage, souvent utilisé pour nous, humains, est également valable dans le monde du jardin. En effet, une fois installé, le mildiou peut rapidement ravager une récolte. Rien de tel que la prévention pour ne pas voir vos efforts anéantis en quelques jours.

la vitabella une pomme de terre résistante au mildiouVoici quelques conseils pour vous prémunir de ce champignon destructeur :

  1. Privilégiez des espèces et variétés présentant une résistance au mildiou (Vitabella et Goldmarie).
  2. Lorsque cela est nécessaire, arrosez plutôt en matinée afin que l’humidité soit chassée au cours de la journée.
  3. Évitez l’arrosage par aspersion sur les feuilles. En effet, l’eau stagnant sur le feuillage peut favoriser le développement du Phytophthora.
  4. Ne cultivez pas vos tomates à côté de vos pommes de terre, car ces légumes sont sensibles à la même souche de mildiou.
  5. Aérez votre jardin, en laissant de l’espace entre vos plantes. De cette manière, l’air circulera mieux et, si un plant est touché, il contaminera moins facilement les autres.
  6. Après la récolte, nettoyez bien la terre de votre potager des débris végétaux où pourraient se cacher des spores dans l’attente d’une nouvelle contamination.
  7. Une règle de base en jardinage est d’effectuer une rotation de vos cultures d’une année sur l’autre : alternez les espèces sensibles au mildiou avec celles qui ne le sont pas (ne plantez pas vos pommes de terre là où se trouvaient vos tomates l’année précédente par exemple).
  8. Enfin, même si son efficacité n’est pas prouvée scientifiquement, le purin de prêle semble limiter le développement du mildiou. Son utilisation à titre préventif, lors de périodes chaudes et humides, peut aider à contrôler en partie la maladie.

Traitements du mildiou

Comment agir ?

poudre pour bouillie bordelaise
Poudre pour bouillie bordelaise

Lorsque vous détectez les premiers symptômes de la maladie, plusieurs scénarios sont possibles :

  1. Le champignon semble ne toucher que la feuille. Dans ce cas, éliminez‑la avec son pétiole et surveillez l’apparition de nouvelles taches brunes sur le feuillage.
  2. Le mildiou est déjà bien installé, mais se cantonne à quelques pieds. Vous devez alors arracher les plants concernés et les brûler.
  3. Si l’ensemble de votre culture est touchée, détruisez les plantes les plus atteintes. Pour les autres, appliquez un traitement fongicide bio à base de cuivre, comme de la bouillie bordelaise par exemple.

Conseils et précautions à suivre

  • Lors de la manipulation des plantes contaminées, prenez garde à ne pas les faire entrer en contact avec des sujets sains.
  • Désinfectez vos mains et vos outils avant d’intervenir sur le reste de la culture.
  • Lors de l’application de la bouillie bordelaise (ou d’autres produits de traitement), respectez scrupuleusement les recommandations du fabricant et portez un équipement de protection.

Le bicarbonate de soude : une aide naturelle et bio

Le bicarbonate de soude possède des propriétés fongicides en s’attaquant notamment aux cellules des champignons. À ce titre, il peut être intéressant dans la prévention et la lutte contre le mildiou. Il suffit pour cela de mélanger 5 grammes de bicarbonate par litre d’eau et d’y ajouter une cuillère à café de savon noir liquide.

Pulvérisez le produit sur les feuilles à titre préventif ou dès l’arrivée des premiers symptômes. Sans être un remède miracle, il peut vous aider à protéger vos cultures au même titre que le purin de prêle.

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